On appelle «Message de Lourdes» les gestes et les paroles échangés entre la Vierge Marie et Bernadette Soubirous, à la Grotte de Massabielle, au cours de dix-huit apparitions. Ce message peut se résumer ainsi : Dieu est Amour et Il nous aime tels que nous sommes.
Au temps de Bernadette, la Grotte était un lieu sale, obscur, humide et froid. On appelait cette Grotte la "Tute aux cochons", parce que c'était le lieu où l'on conduisait les porcs. C'est là que Marie, toute blancheur, toute pureté, signe de l'Amour de Dieu, c'est-à-dire signe de ce que Dieu veut faire en chacun de nous, a voulu apparaître. Il y a un immense contraste entre cette Grotte obscure, humide, et la présence de la Vierge Marie, "l'Immaculée Conception". Cela nous rappelle l'Évangile : la rencontre entre la richesse de Dieu et la pauvreté de l'homme. Le Christ est venu chercher ce qui était perdu.
A Lourdes, le fait que Marie soit apparue dans une grotte sale et obscure, dans ce lieu qui s'appelle Massabielle, le vieux rocher, c'est pour nous dire que Dieu vient nous rejoindre là où nous sommes, en plein cœur de nos misères, de toutes nos causes perdues.
La Grotte n'est pas seulement le lieu de l'événement, un lieu géographique, c'est aussi un lieu où Dieu nous fait signe pour nous dévoiler son cœur et notre propre cœur. C'est un endroit où Dieu nous laisse un message qui n'est autre que celui de l'Évangile. Dieu vient pour nous dire qu'il nous aime : voilà tout le contenu du "Message de Lourdes"... et Dieu nous aime tels que nous sommes.
A la deuxième parole de la Vierge : "Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours?", Bernadette est bouleversée. C'est la première fois qu'on lui dit "vous". Elle illustrera cette parole en disant: "Elle me regarde comme une personne regarde une autre personne". L'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, est une personne. Bernadette, se sentant ainsi respectée et aimée, fait l'expérience d'être elle- même une personne. Nous sommes tous dignes aux yeux de Dieu. Parce que chacun est aimé par Dieu.
Troisième parole de la Vierge : "Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l'autre". Nous connaissons le monde de la violence, du mensonge, de la sensualité, du profit, de la guerre. Mais nous connaissons aussi le monde de la charité, de la solidarité, de la justice. Quand Jésus, dans l'Évangile, nous invite à découvrir le Royaume des cieux, il nous invite à découvrir, dans le monde tel qu'il est, un "autre monde". Là où il y a l'Amour, Dieu est présent. Cette réalité n’occulte pas l’horizon du message qui est le Ciel. La Vierge Marie transmet à Bernadette la certitude d’une terre promise qui ne pourra être atteinte que par delà la mort. Sur terre, ce sont les fiançailles ; les noces sont pour après, pour le Ciel.
Malgré sa misère, sa maladie, son inculture, Bernadette a toujours été profondément heureuse. C'est cela le Royaume de Dieu, le monde du vrai Amour.
Les gestes de Bernadette sont des gestes bibliques. Parce que "la Dame" le lui a demandé, Bernadette exprimera l'Incarnation, la Passion et la Mort du Christ. Marcher à genoux jusqu'au fond de la Grotte: c'est le geste de l'Incarnation, de l'abaissement de Dieu fait homme. Et Bernadette embrasse la terre pour signifier que cet abaissement est bien le geste de l'Amour de Dieu pour les hommes. Manger les herbes amères rappelle la tradition juive que l’on trouve dans les textes anciens. Lorsque les juifs voulaient signifier que Dieu avait pris sur lui toutes les amertumes, tous les péchés du monde, ils tuaient un agneau, le vidaient, le remplissaient d'herbes amères et prononçaient sur lui la prière : "Voici l'Agneau de Dieu qui prend sur lui, qui enlève toutes les amertumes, tous les péchés du monde". Cette prière est évoquée à la messe. Se barbouiller la figure: le prophète Isaïe, lorsqu'il parle du Messie, du Christ, il le montre sous les traits du Serviteur souffrant. "Parce qu'il portait sur lui tous les péchés des hommes, son visage n'avait plus figure humaine", précise Isaïe. Il poursuit : "Il était comme un mouton que l'on conduit à l'abattoir et, sur son passage, les gens se moquaient de lui". Voilà, à la Grotte, Bernadette défigurée par la boue, et la foule qui crie : "Elle est devenue folle".
Les gestes que Bernadette accomplit sont des gestes de libération. La Grotte est désencombrée de ses herbes, de sa boue. Mais pourquoi faut-il ainsi libérer cette Grotte ? Parce qu'elle cache un trésor immense, incommensurable, qu'il faut absolument mettre à jour. Ainsi, à la neuvième apparition, "la Dame" demandera à Bernadette d'aller gratter le sol, au fond de cette "Tute aux cochons", en lui disant : "Allez à la source, boire et vous y laver". Et voici qu'un peu d'eau boueuse commence à couler, suffisamment pour que Bernadette puisse en boire. Et voilà que cette eau devient, petit à petit, transparente, pure, limpide.
Par ces gestes, nous est dévoilé le mystère même du cœur du Christ : "Un soldat, de sa lance, lui transperça le cœur et, aussitôt, jaillit du sang et de l'eau". Mais aussi les profondeurs du mystère du cœur de l'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu : "L'eau que je te donnerai, deviendra en toi source jaillissant en vie éternelle". Le cœur de l'homme, blessé par le péché, est signifié par les herbes et la boue. Mais au fond de ce cœur, il y a la vie même de Dieu, signifiée par la source. On demande à Bernadette: "Est-ce que "la Dame" te disait quelque chose ?". Elle répondra : "Oui, de temps à autre elle disait : "Pénitence, pénitence, pénitence. Priez pour les pécheurs". Par "pénitence", il faut comprendre conversion. Pour l'Église, la conversion consiste, comme le Christ l'a enseigné, à tourner son cœur vers Dieu, vers ses frères. Prier fait entrer dans l'Esprit de Dieu. Ainsi nous pouvons réaliser que le péché ne fait pas le bonheur de l'homme. Le péché, c'est tout ce qui s’oppose à Dieu.
Lors de la treizième apparition , Marie s'adresse ainsi à Bernadette : "Allez dire aux prêtres qu'on bâtisse ici une chapelle et qu'on y vienne en procession". A Lourdes, des chapelles ont été construites, pour accueillir la foule des pèlerins. Mais ces chapelles ne sont que les signes de cette communion basée sur la charité, à laquelle tous sont appelés. La chapelle, c'est " l'Église" que nous devons construire, là où nous sommes, dans notre famille, sur notre lieu de travail, dans notre paroisse, dans notre diocèse. Tout chrétien passe sa vie à construire l'Église, en vivant la communion avec Dieu et ses frères.
Le 25 mars 1858, jour de la seizième apparition, Bernadette se rend à la Grotte où, à l'initiative de l'abbé Peyramale, curé de Lourdes, elle demande à "la Dame" de dire son nom. Par trois fois, Bernadette pose la question. A la quatrième demande, "la Dame" lui répond en patois : "Que soy era Immaculada Counceptiou", ce qui veut dire en français "Je suis l'Immaculée Conception". Bernadette n'a pas compris immédiatement le sens de cette parole. (définition du dogme promulgué en 1854). Bernadette se rend aussitôt chez Monsieur le Curé pour lui transmettre le nom de "la Dame". Il comprend que c'est la Mère de Dieu qui apparaît à la Grotte. Plus tard, l'évêque de Tarbes, Mgr Laurence, authentifiera cette révélation.
La photo est celle de la grotte de Lourdes dans les jardins du Vatican
TVA Intracommunautaire FR 12 387 907 850 - Siret 387 907 850 0001 - Code activité 9499Z - Agrément Tourisme Atout France IM053110002 - RC Générali AM 725950