Dès les premiers temps, la tradition liturgique a mentionné l’existence d’un état dans lequel les âmes demeurent après la mort et se purifient pour parvenir à un certain moment à la pleine gloire. Cet état, la tradition le nomme Purgatoire, qui vient du latin “purgare” (purifier, nettoyer), et que le Catéchisme de l’Eglise catholique (CEC) décrit comme un état transitoire, là où se trouvent « ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés » (1030).
Cette purification qui perfectionne la guérison et la libération est une réalité eschatologique, vérité de foi, qui a été proclamée dès les premiers temps du christianisme, affirmée par des saints, des papes et par le témoignage de la Vierge Marie elle-même dans certaines de ses apparitions.
L'un de ces précieux trésors nous est communiqué par sainte Faustine, religieuse polonaise canonisée en 2000 par le pape Jean-Paul II. Vivant sa vocation au début des années 1930, elle a la vision de Jésus miséricordieux. C’est le Fils de Dieu lui-même qui lui révèle ce que la sainte narre dans son PetitJournal.
Faustine raconte que, guidée par son ange gardien elle a visité le Purgatoire… « Je me trouvai dans un endroit enfumé, rempli de flammes, où se trouvaient une multitude d’âmes souffrantes qui prient avec ferveur, mais sans efficacité pour elles-mêmes ; nous seuls pouvons les aider. Les flammes qui les brûlaient ne me touchaient pas. Mon ange gardien ne me quittait pas un seul instant. Et je demandais à ces âmes, quelle était leur plus grande souffrance. Elles me répondirent d’un commun accord que c’était la nostalgie de Dieu. J’ai vu la Sainte Vierge, visitant les âmes au Purgatoire. Elles l’appellent "Etoile de la mer". Elle leur apporte du soulagement. Je voulais encore leur parler, mais mon ange gardien m’avait déjà donné le signal du départ. Nous sortions de cette prison de douleurs quand Dieu a dit : « Ma Miséricorde ne veut pas cela, mais la justice l’exige. »
L'ami du Padre Pio qui se rendit au Purgatoire
Fr. Daniele Natale est un prêtre capucin italien qui s’est consacré à la mission en terre hostile pendant la Seconde Guerre mondiale. Il secourait les blessés, enterrait les morts et mettait à l’abri les objets liturgiques. Mais, voilà qu’un beau jour, en 952, à la clinique “Regina Elena”, on lui diagnostique un cancer de la rate.
Il part annoncer cette triste nouvelle au Padre Pio, son ami et guide spirituel, qui insiste pour qu’il se fasse soigner. Fra Daniele est allé à Rome pour rencontrer un spécialiste, Dr Riccardo Moretti. Ce médecin, au début, ne voulait pas opérer, convaincu que le patient ne survivrait pas. Pour finir, toutefois, il décide de l’hospitaliser.
L’intervention a lieu le lendemain matin. Fra Daniele, malgré l’anesthésie, restait conscient. Il ressentait une grande douleur, mais était heureux d'offrir ses souffrances à Jésus. En même temps, il avait l’impression que la douleur dont il souffrait purifiait de plus en plus son âme de ses péchés. Après un moment, il s'endormit. Au dire des médecins, cependant, après l’intervention, le patient était entré dans le coma, resté trois jours dans cet état, avant de décéder. Le certificat médical de décès est délivré et la famille arrivée pour prier pour le défunt. Cependant, après quelques heures, à la stupéfaction de tous, tout à coup, le mort revint à la vie.
Trois heures de purgatoire
Qu’est-t-il arrivé à Fr. Daniele pendant ces quelques heures ? Où donc était son âme ? Très vite, le capucin devait conter son expérience dans le livre Fra Daniele raconte… . En voici quelques extraits : « Je me tenais devant le trône de Dieu. Je l'ai vu, non pas comme un juge sévère, mais comme un père affectueux, débordant d’amour. J’ai réalisé alors ce que le Seigneur avait fait pour moi, qu’il avait pris soin de moi du premier au dernier instant de ma vie, m’aimant comme si j’étais l’unique créature existant sur cette terre. J’ai aussi réalisé, cependant, que je n’avais pas répondu à cet amour divin immense, mais pire encore, que je l’avais complètement négligé. J'ai été condamné à deux à trois heures de purgatoire ». Mais comment ? - me suis-je demandé - seulement deux à trois heures? Et ensuite je vais rester pour toujours auprès de Dieu, Amour éternel ? ». J’ai sauté de joie, me sentant comme un fils préféré. (…) j’ai ressenti des douleurs horribles, je ne savais pas d’où elles venaient. Les sens qui avaient le plus offensé Dieu dans ce monde : les yeux, la langue... ressentaient une plus grande douleur, chose incroyable car ici au Purgatoire, on sent comme si on avait un corps, on connaît et reconnaît les autres comme dans le monde ».
Pendant ce temps, explique-t-il, ne s’étaient écoulé que quelques instants de ces peines « qui m’ont paru une éternité ! C’est alors que j’ai pensé à aller voir un frère de mon couvent pour lui demander de prier pour moi, lui dire que j’étais au Purgatoire. Ce frère a été stupéfié, car il entendait ma voix, sans me voir, et il demandait Où es-tu, je ne te vois pas ? (…).C'est alors seulement que j'ai réalisé que je n’avais pas de corps. Ayant insisté afin qu’il prie beaucoup pour moi, je suis parti. « Mais comment ? – me suis-je demandé – Seulement deux à trois heures de purgatoire, qui m’ont paru trois cents ans … ?
« Soudain, la Vierge Marie m’est apparue à moi et je la priais, la suppliais : « Oh, Très Sainte Vierge Marie, mère de Dieu, obtiens pour moi du Seigneur la grâce de retourner sur terre pour vivre et agir seulement pour l’amour de Dieu ! ». J’ai réalisé aussi la présence du Padre Pío et l’ai imploré aussi : « Par tes douleurs atroces, par tes plaies bénies, Padre Pío, prie pour moi le Seigneur de me libérer de ces flammes et de m’accorder de continuer le Purgatoire sur terre ». Ensuite, sans le voir, j’ai entendu le Padre Pío qui parlait à la Vierge. Au bout de quelques instant, la Vierge Marie est apparue de nouveau (…) elle pencha la tête et me sourit. A ce moment-là, j’ai repris possession de mon corps (…) d’un coup je me suis libéré du drap qui me recouvrait. (…) tous ceux qui auprès de moi veillaient et priaient, terrifiés se sont précipités hors de la salle à la recherche des infirmières et médecins. En quelques minutes, grand chahut la clinique. Tous croyaient voir un fantôme
Le lendemain matin, Fr. Daniele se leva du lit et s'assit sur une chaise. Il était sept heures. Les médecins passent généralement vers neuf heures. Mais ce jour-là, le Dr Riccardo Moretti, celui qui avait établi le certificat de décès de Fray Daniele, arrivera plus tôt. S’arrêtant devant lui, il lui dit, les larmes aux yeux : «Oui, maintenant je crois en Dieu et en l'Église, je crois en Padre Pio …».
Fr. Daniele, a eu l’occasion de partager plus de quarante ans le visage du Christ souffrant, jusqu’au 6 juillet 1994, où il meurt à 75 ans à l’infirmerie du couvent des Frères capucins de san Giovanni Rotondo. En 2012, une cause de béatification a été ouverte à son sujet, et il est considéré aujourd’hui comme Serviteur de Dieu.
Dogme de foi
La certitude du Purgatoire est née dans l’Ecriture Sainte et, par la suite, les docteurs de l’Eglise –comme saint Augustin, Grégoire le Grand et saint Jean Chrysostome - en ont fait une doctrine vaste et enrichissante de la foi. Ces approches sur le purgatoire ont reçu l’appui des saints conciles de Florence en 1439, et de Trente, en 1563. Et ont été ratifiées par des témoignages de dizaines de personnes, qui ont commenté l’existence d’âmes à la recherche de la pleine communion avec Dieu.
La croyance dans le purgatoire nous vient de la prière pour les défunts. Le purgatoire est le dogme du bon sens.
Depuis toujours l’Eglise prie pour les morts. Et avant l’Eglise, Israël priait pour ses défunts. Le purgatoire est le corollaire de cette prière. Car si les défunts sont déjà au ciel, il n’y a plus besoin de prier pour eux, il vaut mieux au contraire se recommander à leurs prières. Si les défunts sont en enfer c’est trop tard. Si, comme nous le croyons, ils sont en marche vers le paradis, nous pouvons alors hâter cette marche par nos prières.
Dès les premiers temps de l’Eglise, les fidèles ont célébré la messe sur le tombeau des défunts et c’est de là que vient très naturellement le dogme du « bon sens » qu’est le purgatoire.
C’est une croyance d’espérance, car si l’on peut prier pour un défunt, et si on peut l’aider cela montre l’espérance que nous avons dans le salut du Seigneur mais aussi dans le fait que le Seigneur a voulu nous associer dans cette œuvre de salut de ceux qui ont passé la mort.
Dante, au XIVème siècle disait qu’on entre en enfer parmi les cris farouches et on entre au purgatoire parmi les chants de joie. Car la notion de purgatoire est porteuse d’espérance. Quand on est au purgatoire, on est sauvé. Il y a encore un temps de purification, mais on est du bon côté.
En Israël, vers le deuxième siècle avant Jésus Christ, il y a une prière tardive, dans le deuxième livre des Macchabés 12, 39-45. Judas Macchabé fait un sacrifice pour des morts d’Israël. Car au moment où on a voulu les ensevelirs, on s’est rendu compte qu’il portait sur eux des petites amulettes, des petits objets païens. Cela révélait qu’ils avaient combattu le bon combat avec Israël, mais en même temps ils avaient été idôlatres. Donc Judas fait une prière. La fin de cette prière dit : « S’ils envisageaient qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui s’endorment dans la piété, c’était là une pensée sainte et pieuse de prier pour les morts, d’offrir un sacrifice expiatoire. Voilà pourquoi il fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts afin qu’ils fussent délivrés de leur péchés. »
Cela souligne que les morts sont des vivants dans l’invisible. Ils ne tombent pas dans le néant.
Et nous les vivants nous pouvons faire quelque chose de positif qui va aider ces vivants dans l’invisible à atteindre la béatitude, ce pourquoi nous avons été créés : voir Dieu.
On cite moins souvent le passage de l’Evangile où Jésus dit que tous les péchés seront pardonnés sauf celui contre l’Esprit Saint. Jésus dit que ce péché ne sera pas pardonné ni dans ce siècle, ni dans l’autre. Ce qui laisse entendre comme saint Grégoire le Grand le disait au sixième siècle qu’il y a des péchés qui peuvent être pardonnés ou purifiés dans l’autre monde.
Quelle relation avons-nous avec nos défunts ?
Est-ce que nous avons ce critère d’hominisation (anthropologues) : le culte des défunts ? Porter un bouquet sur les tombes, prier pour les défunts…
On espère que nos défunts sont au paradis mais nous n’en savons rien.
Dans les Confessions de saint Augustin, sa maman, Monique est en train de mourir. Elle rassemble ses fils et Augustin raconte qu’elle leur dit : « Peu importe le lieu de ma sépulture pourvu que vous vous souveniez de moi à l’autel du Seigneur »
Au cinquième siècle on avait le souci de prier pour les morts. Le purgatoire, la réalité d’une purification après la mort, s’appuie d’abord sur une pratique de la prière pour les défunts.
Tant en orient qu’en occident, la prière pour les défunts était quelque chose de tout à fait naturelle.
Dans la prière eucharistique de saint Jean Chrysostome, il y a des intercessions, des invocations pour les défunts.
Il y a 4 conciles qui ont parlé du purgatoire :
Ceux qui sont morts dans l’amitié de Dieu, avant d’avoir fait de dignes fruits de pénitence, sont purifés après leur mort par les peines du purgatoire et bénéficient des suffrages des vivants.
Ceux qui sont morts dans l’amitié de Dieu : le purgatoire ce n’est pas les damnés, c’est les sauvés. On conçoit qu’on ne puisse pas passer de cette vallée de larmes, enténébrée au grand soleil qu’est Dieu, sans s’accoutumer à la lumière. C’est l’expérience qu’on peut faire : vous sortez d’une cave sombre et tout à coup vous venez au grand jour et vous vous brûlez les yeux, il faut progressivement s’accoutumer à la lumière. Le purgatoire c’est ça, on s’accoutume peu à peu à jouir de ce grand bonheur qu’est Dieu.
Le CEC (Catéchisme de l’Eglise Catholique) insiste sur l’amitié de ces âmes dans le purgatoire avec Dieu. Car si il y a eu un recul de la croyance dans le purgatoire c’est que souvent on l’a perçu comme la vengeance d’un Dieu qui punissait.
Or le purgatoire ce sont des personnes sauvées. Elles sont sûres d’aller au ciel, de voir Dieu. Elle sont sûres de rejoindre ce pour quoi elles ont été crées et d’entrer dans cette béatitude céleste.
Quand le concile de Florence parle de l’amitié avec Dieu, cela souligne combien ce frères et sœurs du purgatoire sont aussi des amies avec nous.
Dans certaines cultures africaines ou extrêmes orientales on n’a pas peur de la mort mais des morts, des âmes du purgatoire. Ces dernières ne sont pas des ennemies mais des amies qui sont en besoin de nous.
avant d’avoir fait de dignes fruits de pénitence, sont purifés après leur mort par les peines du purgatoire.
C’est sûr qu’il y a une souffrance en purgatoire. La souffrance de se dire : « Mais comment ai-je fait pour ne pas l’aimer davantage, comment ai-je fait pour être assez bête pour ne pas fondre toute ma vie en Dieu tellement il est bon ?
Parce que là on commence à entrevoir ce bonheur, ce paradis, cet amour qu’est Dieu et on regrette de s’être détourné de Lui. C’est la souffrance du purgatoire et on a hâte d’arriver au plus tôt dans ce bonheur.
Sainte Catherine de Gênes qui a écrit un traité sur le purgatoire au XVIème siècle, écrit qu’aucune peine n’est comparable à celle du purgatoire. Le purgatoire a beaucoup souffert des descriptions comme celles de Shakespeare qui nous « labourent » l’âme. On y voit des petites âmes qui sont grillées au feu et apssées par toutes sortes de supplices. Il faut se débarrasser de cette imagerie mais garder la réalité théologique du purgatoire : les âmes qui meurent en étant encore souillée par un péché sont purifiées par Dieu, peu à peu. C’est comme une guérison, c’est toujours un peu douloureux. Mais si on a la certitude d’être guéri, c’est plein d’espérance. Néanmoins, c’est douloureux.
Faisons la distinction entre les peines et la punition.
La punition, je châtie, c’est l’enfer. Souvent on a fait du purgatoire, un enfer provisoire. Mais dans l’Ecriture la réalité du feu est extrêmement symbolique pour parler de l’Esprit Saint qui va purifier.
Malachie, petit prophète dit au chapitre 3, des choses extraordinaires sur la réalité de la purification qui n’a pas été inventée u XIIème siècle. C’est une réalité biblique.
Malachie parle du jour de Yahvé, le jour de la rencontre, le jour du jugement particulier
« Qui soutiendra le jour de son arrivée ? qui restera droit quand il apparaîtra ? Car il est comme le feu du fondeur et comme la lessive des blanchisseurs. Il siégera comme fondeur et nettoyeur. Il purifiera les fils de Lévi et les affinera comme or et argent, et ils deviendront pour Yahvé ceux qui présentent l'offrande selon la justice ».
C’est intéressant, il y a à la fois un travail de purification et aussi d’affinement. On pourrait dire de maturation.
Qu’est-ce qui se passe quand je pèche, que je fais le mal. Je fais un acte mauvais mais j’engage aussi ma personne, je crée en moi une difformité dans mon cœur, comme une blessure. En moi et dans la personne que je blesse.
Le purgatoire ce n’est pas tant le pardon du péché que la restauration en moi de ce qui a été blessé. C’est l’axe fondamental de l’enseignement de l’Eglise aujourd’hui : dans ce feu de l’amour, de l’Esprit Saint de guérir en nous ce qui a été blessé par le péché.
19 Car voici : le Jour vient, brûlant comme un four. Ils seront de la paille, tous les arrogants et malfaisants; le Jour qui arrive les embrasera - dit Yahvé Sabaot - au point qu'il ne leur laissera ni racine ni rameau.
Ce n’est pas que les personnes vont se dissoudre, c’est que le mal en moi qui n’est pas de Dieu va disparaître. Le viel homme sera complètement revêtu par l’homme nouveau qui est le Christ. C’est ça le purgatoire.
et bénéficient des suffrages des vivants.
Les grands textes sur les indulgences sont de Paul VI, JPII et Benoît XVI. Que des papes après le concile Vatican II. Comme un fruit de ce concile qui a retrouvé l’aspect social de l’Eglise. Nous sommes le peuple de Dieu. Il y a une communion des saints. Dans l’Eglise ce n’est pas chacun pour soi ou j’ai une âme que je dois sauver. Nous entrerons tous ensemble au paradis, le saint donnant la main au pécheur et l’entraînant. Cet aspect est tout à fait décisif de la foi chrétienne. Cette solidarité, cette communion des saints est magnifiquement traduite par la doctrine des indulgences. Paul VI le rappelle dans le grand document Doctrina Indulgencia.
Cette doctrine des indulgences dit : « Je ne suis pas tout seul dans ma lutte contre le péché, dans ma nécessité de me guérir ». Le péché nous affecte nous, pécheurs.
Victor Hugo dit : « L’assassin pâlirait s’il voyait sa victime, c’est lui ! »
Dans Dostoievsky, Raskolnikov a tué sa logeuse. Mais la vraie victime, c’est lui. Il ne peut plus vivre, son âme est morte. Il faut qu’il guérisse.
Dans cette nécessité de guérir, nous ne sommes pas tout seul. Nous avons un bon médecin, c’est Dieu lui-même. Et puis nous avons des remèdes qui peuvent nous être appliqués. L’Eglise puise dans ce trésor de la communion des saints, dans tous ces actes bons qu’ont accumulés les saints, la Vierge Marie et Jésus par-dessus tout, bien au-delà de tous. Elle nous les applique en disant : « Tu es incapable de réparer ce que tu as cassé en toi par ton péché, tu es incapable tout seul, mais avec les autres tu vas y arriver ».
Un danger réel, c’est l’aspect « négociation » des indulgences, je donne de l’argent pour les messes…
Dans l’histoire il y a eu des blessures énormes à ce sujet avec les frères réformés. Il y a un enjeu théologique et pastoral.
Relisons l’audience générale de JPII du 4 août 1999. Il nous parle, juste avant le jubilé, où il nous reparle de l’indulgence en affirmant que l’indulgence c’est d’abord la miséricorde du Père. Celui qui est l’indulgence pour nous c’est le Christ, mort en croix et ressuscité d’entre les morts.
Dieu n’a pas voulu faire tout tout seul, dans le mystère du salut, il a voulu nous associer à ce mystère. Nous allons puiser dans les mérites de Jésus pour pouvoir, jusqu’à aujourd’hui et après, être guéris par cela.
Exemple : nous sommes dans un musée, il y a des œuvres de très grand prix. Soudain tout prend feu. On éteint le feu, ça c’est la rémission, le pardon des péchés. Mais comment retrouver les belles œuvres détruites. Nous en sommes incapables. Quand j’ai tué, j’ai tué, c’est trop tard. Quand j’ai calomnié, j’ai calomnié, c’est trop tard. Seule la miséricorde du Seigneur peut le faire. Mais le Seigneur est tellement bon, miséricordieux qu’il va vouloir nous associer à la restauration de ces œuvres, c’est à dire de la dignité de l’être humain. Il va vouloir pas seulement que nous soyons bénéficiaires passivement du salut, mais que à la grâce sacramentelle soit jointe la vie l’existence de chacun de nous et en particulier notre pénitence, notre aumône, notre charité. Au cours de la célébration de l’eucharistie, je m’engage, je donne quelque chose de moi. Ce n’est pas 18€ une messe. Si vous avez de l’argent donner 150€. Pourquoi, pas parce que c’est plus cher, mais parce que vous allez donner quelque chose de vous-même, de votre vie, de vos tripes, de votre sueur, de votre travail. Vous allez montrer alors à vos défunts que vous les aimez.
Récemment une personne est venue du Bénin à Montligeon parce que sa fille de vingt ans était morte. Elle a fait tout le voyage pour venir confier sa fille à Montligeon, alors qu’elle n’avait rien. Tout simplement pour manifester à sa fille le lien d’amour qui les unissait.
C’est difficile de parler de l’au-delà avec des catégories spatio temporelles. Car dans l’au-delà c’est tout autre. Saint Thomas dit que Dieu seul est éternel. C’est à dire est hors du temps et de l’espace. Mais tout ce qui est créé même les anges ou les âmes des défunts sont dans le temps. Mais ce n’est pas comme nous connaissons le temps et l’espace. On ne peut pas en dire grand chose mais on se sert de ce qu’on connaît pour en parler par images : le feu du purgatoire, le lieu, l’état, le temps du purgatoire sont autres.
Le purgatoire est l’école du bonheur : peu à peu j’apprends mon métier de bienheureux. Si je n’ai pas fini de l’apprendre ici-bas j’aurai un oral de rattrapage : le purgatoire.
Un “feu d’amour”
Benoît XVI a abordé ce dogme de foi lors d’une catéchèse en janvier 2011, où il a précisé que le Purgatoire n’est pas tant un “espace” mais un « feu intérieur », qui purifie la personne et la rend capable de jouir de la vision de Dieu. À cette occasion, le souverain pontife a repris les paroles dites, des siècles plus tôt, par sainte Catherine de Gênes. Dans son Traité du Purgatoire, celle-ci évoque une expérience particulière… Une expérience mystique qu’elle décrit ainsi : « l’âme quittant le corps et ne trouvant pas en elle cette pureté dans laquelle elle a été créée, voyant aussi les empêchements qui retardent son union avec Dieu, comprenant que le purgatoire peut seul les écarter, s’y jette d’elle-même promptement et volontairement ». Avec une extraordinaire précision, cette femme italienne qui vécut au XVIe siècle, décrit cette expérience qui l’amena à renier la vie mondaine qu’elle avait vécue jusqu’alors, entamant un apostolat de soins aux malades pour aimer en eux le Christ. « Je ne crois pas qu'il puisse se trouver un contentement comparable à celui d'une âme du purgatoire, à l'exception de celui des saints en paradis. Chaque jour s'accroît ce contentement par l'action de Dieu en ces âmes, action qui va croissant comme va se consumant ce qui empêche cette action divine ».
Au moment de la mort, il y a une séparation du principe spirituel de vie, l’âme que nous avons en nous et du corps qui va devenir un cadavre.
Pour nous, catholiques, il y a un principe de continuité et aussi un principe d’identité : mon âme, c’est moi-même, reste l’âme de ce coprs que j’ai actuellement. Cette âme attend la résurrection.
Il y a déjà résurrection de l’âme au moment du baptême, aux moments de toutes mes conversions, c’est ce que l’Apocalypse appelle la première résurrection. Mais nous attendons dans la foi le retour glorieux de Jésus, à la parousie qui est un événement conclusif de l’histoire. Là il y aura pour nous résurrection des corps.
Quand chacun meurt, il n’y a pas de résurrection. Nous attendons la fin des temps la résurrection où chacun de nous retrouvera un corps glorieux comme c’est le cas pour la Vierge Marie qui n’a pas été marquée du péché et du Christ. Seuls aujourd’hui, Marie et Jésus ont un corps glorieux. Les âmes des saints, des bienheureux, les âmes du purgatoire sont dans un état d’âmes séparées, en attente d’une résurrection corporelle.
Une âme est spirituelle. Jean Paul II, à propos du purgatoire dit : « Ne parlons pas de lieu, utilisons plutôt l’expression condition de vie ».
L’âme du purgatoire a passé la mort, est fixée dans son éternité par rapport au salut.
Le dogme du purgatoire est l’antidote contre les croyances hétérodoxes de la réincarnation qui apparaissent même dans notre occident chrétien. L’Eglise ne croit pas à la réincarnation car elle croit au purgatoire.
Tout le monde sait bien, quelle que soit la philosophie, la religion qu’il adopte que l’homme est fait pour Dieu. On sent bien également qu’on n’est pas capable d’y parvenir. Soit on multiplie les existences pour se purifier peu à peu (la réincarnation) pour parvenir au divin, soit comme l’Eglise le croit, on n’a qu’une seule vie sur cette terre. Si par malheur on n’est pas suffisamment purifié au cours de cette existence terrestre. Dieu a prévu comme un dernier vestiaire, pour se changer et revêtir le vêtement de noces pour participer au banquet des noces éternelles. Et c’est Dieu qui fait lui-même cette purification, nous revêt de ce vêtement de noces.
Dans le concile Vatican II a été inclus un verset de la lettre aux Hébreux 9,27, pour bien dire : « dans le cours unique de notre existence terrestre ».
Ce verset souligne que chacun de nous n’a qu’une identité et que chaque chose que nous vivons est unique. Je dois le remplir d’amour. « Je dois être riche en vue de Dieu » (Luc) Pour être riche je vais faire le don du temps que Dieu me fait, je vais chercher à aimer mon prochain, me sanctifier en aimant davantage Dieu.
La théologie catholique du purgatoire est une théologie de l’espérance qui s’ouvre très largement sur une vie morale. Je ne peux pas faire ce que je veux car à la fin de mes jours, je devrai rendre compte à Dieu. Les actes que je fais vont comme constituer mon visage d’éternité. Je façonne mon visage à travers les actes d’amour que je pose dès ici-bas.
Dans son encyclique « Sauvés dans l’espérance » Benoît XVI nous fait comprendre que croire et travailler pour le purgatoire, c’est bon pour celui qui le fait.
Dans la mort, il y a une rupture déchirante et cependant il y a continuité. Je vais être jugé sur ce que j’ai fait dans ma vie sur terre. On va juger la conformité de mon cœur avec l’amour de Dieu. Il y a une continuité entre la vie terrestre, le purgatoire et le paradis. Nous avons reçu de Dieu des organes du bonheur, une capacité à être heureux. Il faut faire jouer ces muscles du bonheur, si nous ne voulons pas qu’il soit atrophiés à la fin de notre vie et si nous voulons jouir de Dieu, il faut développer ces muscles du bonheur. Un sourd n’entendra pas une symphonie de Mozart, un aveugle ne goûtera pas la beauté d’un Vermeer. Un homme au cœur sec, fermé, de pierre ne sera pas touché par Dieu, tout amour. Nous espérons qu’en aimant ici-bas, peu à peu, nous développons cet organe du bonheur, notre cœur, nous le rendons capable de voir quelque chose du grand amour qu’est Dieu. Si nous n’avons pas fini de développer cet organe du bonheur, nous finirons nos exercices complémentaires dans le purgatoire. Il y a donc une magnifique continuité entre le sérieux de ce que je fais ici-bas : je prépare ma vie de bienheureux et si je n’ai pas fini de la préparer, je la continuerai au purgatoire, avec l’aide de Dieu qui fera les derniers exercices d’assouplissement.
Le pape dit dans cet encyclique que même le langage du pardon peut continuer avec nos morts. Imaginons que dans une famille, un être se suicide : quelle révolte mais aussi quelle culpabilité. Il y a encore un chemin possible à faire. L’Esprit Saint, celui qui purifie, peut aussi consoler celui qui est en deuil.
La continité se fait avec l’amour. C’est la parole de saint Paul aux Corinthiens : la foi disparaîtra, l’espérance, on n’en aura plus besoin, mais la charité demeure. C’est la plus grande des trois. C’est le trait d’union entre l’ici-bas et l’au-delà que nous espérons.
La messe :
Sainte Gertrude vit un jour une défunte qui avait été une religieuse très vertueuse, ayant une grande dévotion au très Saint Sacrement. Elle la vit, brillante, agenouillée devant le Roi du ciel, de qui cinq rayons de gloire se dirigeaient vers elle. Mais son visage était plein de tristesse. Sainte Gertrude demanda à Notre-Seigneur comment il pouvait illuminer ainsi cette âme, sans qu’elle fût parfaitement heureuse. Jésus lui répondit que cette pieuse sœur n’était encore digne que de contempler son humanité, mais ne méritait pas encore de voir Sa divinité, parce qu’il restait en elle quelque reste de fautes légères. Gertrude supplia le Seigneur d’avoir pitié d’elle et de l’admettre en possession de la vision béatifique. Notre-Seigneur lui répondit que cette âme elle-même ne consentirait pas à entrer dans le ciel, sans être parfaitement pure, et que pour la purifier ainsi, il fallait que les vivants de la terre prient pour elle. La défunte fit signe qu’il en était ainsi, et le Seigneur en signe de bienveillance, étendit sa main sur sa tête. Dès cet instant, Sainte Gertrude, se livra à l’assistance du très saint sacrifice de la messe, pour délivrer l’âme de cette religieuse. Un jour, cette âme lui apparut et lui dit « La dévotion que j’ai eue au Saint Sacrement, durant ma vie, me fait recueillir des fruits très abondants des messes qui se célèbrent pour moi. C’est pourquoi je suis à la veille d’entrer dans l’éternel séjour de la gloire. Je suis heureuse de la dévotion que j’ai eue à l’Eucharistie, durant ma courte vie ! » P. 740
Les indulgences :
P. 178: La bienheureuse Marie de Quito fut ravie un jour en extase, et elle vit une grande table chargée d’or, d’argent, de perles, et de diamants ; en même temps, elle entendit une voix qui disait « Ces richesses sont publiques : chacun peut s’approcher et en prendre autant qu’il lui convient. » Dieu fit connaître par là l’importance des indulgences. Il n’est pas nécessaire de souffrir beaucoup pour nous emparer de ces richesses, pour nous-mêmes et pour tant de pauvres âmes tourmentées dans les flammes du purgatoire : une prière, un chapelet, une aumône, une communion, la visite d’une église, etc., suffisent pour l’acquisition de tant de trésors qui soulageraient si efficacement les malheureux qui gémissent dans les flammes.
Les prières
Requiem : Seigneur, donnez-leur le repos éternel, et faites luire pour eux la lumière sans déclin.
Seigneur, ayez pitié. Christ, ayez pitié. Seigneur, ayez pitié.
Un religieux franciscain apparut un jour entouré de flammes ardentes, au bienheureux Conrad d’Offida, et le supplia de le soulager, par ses prières, des peines très vives qu’il éprouvait. Le saint récita aussitôt, pour lui un Pater, avec le Requiem, et le défunt, en ressentant un grand soulagement, pria le charitable religieux de recommencer, ce que celui-ci s’empressa de faire. Cette âme sentant ses souffrances diminuer encore, s’écria « Par la miséricorde de notre Dieu, continuez cette prière, qui me fait tant de bien ». Le religieux la répéta jusqu’à cent fois. A la centième fois, le défunt changea ses supplications en transports de reconnaissance et de joie ; il était délivré du purgatoire et entrait dans la gloire du ciel.
Dans le monastère de Sainte-Catherine, il y avait une pieuse coutume de réciter les vêpres pour les morts avant de se coucher. Les religieuses voulaient ainsi procurer du repos aux pauvres âmes avant de prendre le leur. Un soir que des occupations urgents avaient empêché la récitation de ces vêpres, le Seigneur envoya une troupe d’anges dans leur chapelle, pour les réciter à leur place. Une sœur étant en prières dans sa chambre, entendit cet admirable chant : étonnée, elle ouvre sa porte et aperçoit la troupe angélique, en nombre égal à celui des religieuses, pour montrer qu’elle était là pour les remplacer.
P. 644
Le jour de la Toussaint, une fille pieuse vit tout à coup paraître devant elle l’âme d’une dame morte peu auparavant, qui lui déclara que son plus grand purgatoire était d’être privée de la vue de Dieu. Elle était vêtue de blanc, le rosaire à la main, en signe de grande dévotion qu’elle avait toujours eue envers la Reine du ciel. P. 160
Trentain grégorien P. 114
Trentain pour les ancêtres p. 117
Chapelets pour les âmes du purgatoire p.144
p.156 chapelet des saintes âmes du purgatoire en l'honneur des 13 vertus de ND
Les œuvres de miséricorde :
Dieu envoie de temps en temps les anges au purgatoire pour visiter et consoler les âmes souffrantes.
Sœur Paule-de-Sainte-Thérèse, du monastère de Sainte-Catherine, à Naples aimait beaucoup les âmes du purgatoire. Elle avait des visions merveilleuses. Un jour qu’elle priait pour ces saintes âmes, elle fut conduite en esprit au purgatoire et elle vit une foule plongée dans un feu dévorant. Tout auprès se trouvait le Sauveur, escorté de ses anges, qui en désignait quelques-unes pour le ciel, où elles montaient aussitôt avec une joie inexprimable. Sœur Paule s’adressa à Jésus « Jésus, pourquoi faites-vous ce choix parmi cette grande multitude de malheureuses ?- J’ai délivré celles, qui pendant leur vie, ont produit de grands actes de charité et de miséricorde ; car c’est moi qui ai dit que les miséricordieux obtiendraient miséricorde. » P. 564
Le moment de la mort est le plus dangereux pour le chrétien, parce qu’alors les ennemis infernaux accourent pour le perdre.
Un homme vertueux qui avait été particulièrement envers les âmes du purgatoire, fut assailli avec fureur, par le démon, à ses derniers instants. Il semblait que l’enfer tout entier était présent avec ses légions infernales. Le mourant opposait une vigoureuse résistance à ces assauts. Heureusement que, par ses suffrages, il avait envoyé en paradis un grand nombre d’âmes qui, voyant leur bienfaiteur engagé dans un si redoutable combat, volèrent à son secours. Quelques-unes se précipitent sur les esprits maudits et les mettent en fuite ; d’autres entourent le lit du moribond pour le défendre, le consoler. Il pousse un profond soupir et s’écrie « Qui êtes-vous, vous me faites tant de bien ! – Nous sommes, dirent-elles, des habitants du ciel, que vos suffrages ont conduit à l’éternel bonheur. » A cette heureuse nouvelle, un sourire éclaire le visage du mourant, qui expire dans une douce extase. P. 528
Psaume 107, p. 178
Révélations privées
- P.398 : Au fil des jours avec les âmes du purgatoire
- Gloria Polo qui a frôlé l'enfer (video) nous explique sa traversée du purgatoire et les révélations que le Seigneur lui a faites.
Le purgatoire :
Description : J'ai sauté dans des sortes de prisons vivantes et je suis passée de la lumière à l'obscurité. Les personnes qui se trouvaient dans les cellules du haut portaient des vêtements vraiment merveilleux blancs et vivants, ils étaient dans une grande lumière. Ces personnes étaient revêtues de l'agneau de Dieu.
Quand elles étaient sur la terre c'étaient des personnes eucharistiques qui faisaient beaucoup d'adoration à Jésus dans l'eucharistie. Ces âmes se sont sanctifiées très très vite par l'Esprit Saint et elles allaient bientôt sortir de là où elles se trouvaient.
Un peu plus bas, je voyais des personnes très belles qui portaient des vêtements très beaux. Je voyais leur visage et au fur et à mesure que je descendais, les personnes étaient défigurées et leurs vêtements étaient épouvantables. Elles avaient très très soif. Celles qui se trouvaient dans les niveaux les plus bas hurlaient, criaient toutes. Elles se lamentaient sur la façon avec laquelle elles avaient répondu à l'amour de Dieu quand elles étaient sur la terre. Elles se lamentaient de voir la trace qu'elles avaient laissé dans l'éternité.
Les conséquences des péchés: Quand nous passons par la vie, nous laissons une trace dans l'éternité. Quelle trace laissons-nous?
Elles voyaient la trace qu'elles avaient laissé en chaque personne qu'elles avaient rencontré ou avec qui elles avaient eu affaire lorsqu'elles étaient vivantes sur la terre: la haine, les mauvais traitements, les insultes. Elles voyaient par exemple les personnes qu'elles avaient écartées de Dieu ou détruites.
Ces personnes que j'ai vues dans les bas niveaux souffrent énormément à cause des conséquences de leur péché. Elles avaient été pardonnées mais de leur vivant elles n'avaient pas réparé le mal qu'elles avaient commis. Il faut voir comment elles souffrent, c'est une souffrance terrible.
Ces personnes souffraient également à cause de l'amour qu'elles n'ont pas donné, à cause du bien qu'elles n'ont pas fait lorsqu'elles étaient vivantes sur la terre, à cause de l'évangélisation qu'elles ont omis de faire. Elles ont vu combien d'âmes n'ont pas connu Dieu à cause de leur indifférence et de leur péché d'omission.
Lorsque le prêtre lève Jésus, au moment de l'élévation, il sort beaucoup d'eau de la poitrine de Jésus. A ce moment toutes ces personnes qui étaient dans cet endroit que je voyais, reçoivent l'eau qui sort de la poitrine de Jésus car elles ont une soif terrible dans cet endroit, cette eau leur procure un grand repos.
Quand le prêtre va trop vite à l'élévation, je sens la grande douleur de ces personnes.
Quand j'ai continué à descendre l'odeur était horrible, il y avait comme des marécages. Toutes les personnes qui y étaient se lamentaient honteusement d'avoir sali le temple de l'Esprit Saint c'est à dire leur corps. Celles qui hurlaient le plus parce qu'elle ressentent une douleur qui épouvante se sont les adultères.
Quand je me suis retrouvée dans cet endroit marécageux, j'ai senti l'horreur de constater que j'avais détruit un si grand nombre de couples mariés.
Le mariage est sain. Deux personnes entrent dans l'Eglise pour se marier et il en ressort trois. La troisième personne c'est Jésus: l'amour parfait qui unit l'amour imparfait des deux personnes. Mais ce ne sont pas trois mais une unité, une seule chair. Cet amour est consumé dans le lit sacramentel où l'Esprit Saint a allumé un feu énorme, immense. La table où l'on partage les aliments est embrasée elle aussi par une grande lueur de l'Esprit Saint. C'est la présence de Dieu. Le foyer est quelque chose d'extrêmement saint. Détruire un foyer est le premier péché que l'on commet contre la sainte Trinité. Ensuite contre le conjoint puisque l'on est qu'une seule chair. Puis contre les enfants. Le ciel réclame justice si un enfant se lève et qu'il n'a pas soit son papa, soit sa maman, parce que l'un des deux est allé chercher le bonheur ailleurs, avec une autre personne. Le bonheur de cet enfant est comme un cimetière. C'est la souffrance d'un enfant à qui il manque l'un de ses deux parents. C'est aussi la solitude du conjoint. L'adultère enfreint les dix commandements. C'est pourquoi il y a tant d'homosexualité, lesbianisme, satanisme, suicides.
Les foyers détruits c'est quelque chose d'extrêmement grave, c'est comme une lèpre qui touche toute la famille humaine. Lorsque je constate la gravité de cela, j'ai éprouvé une épouvante et une honte énormes. Parce que lorsque j'étais vivante j'avais détruit beaucoup de sanctuaires domestiques.
Je continuais donc à descendre dans des ténèbres absolument épouvantables. Les personnes qui étaient là étaient tellement défigurées qu'elles en avaient perdu l'apparence humaine.
Je continuais à descendre et j'arrive à un endroit plat et une espèce de bouche vivante ouverte s'ouvre et m'aspire. Je plonge la tête en avant, c'est horrible. Au fond je vois une autre bouche mais qui est fermée. Je savais que cette deuxième bouche allait s'ouvrir et que si j'entrais dans cette deuxième bouche je n'allais plus jamais en ressortir, c'est l'enfer. Ce serait ma fin absolue. J'étais absolument terrifiée.
J'ai aperçu mes parents au-dessus du trou. Quand je les aperçois, je me mets à crier: "Papa, maman, sortez-moi d'ici s'il vous plaî t!"
Quand ils me voient dans ce trou, mon père se met à pleurer et à crier, il dit : "Non, Seigneur, pas ma petite fille Seigneur!" Ma mère, rien ne peut lui enlever la paix qu'elle a. Elle prie, elle regarde vers le haut. Mon papa ne pouvait pas prier comme elle, il ne pouvait pas regarder vers le haut. J'ai compris à ce moment-là que la paternité n'est pas un simple fait biologique, c'est un don divin. Tous les parents seront présents quand leurs enfants seront jugés. Peu importe qui meurent les premiers. Quand nos enfants seront jugés nous seront présents et nous allons rendre compte au Seigneur du foyer que nous avons donné à nos enfants, de la formation que nous leur avons donnée. L'homme, le patriarche, le chef du foyer doit répondre de manière plus sévère parce que Dieu lui a donné un don qui ressemble à un bâton. Ce don est l'amour et l'autorité de Dieu le Père. Les pères qui n'ont pas contribué à la formation de leurs enfants parce qu'ils pensaient que cela n'incombait qu'à la maman. Qui pensait que puisqu'il était un homme il pouvait avoir beaucoup de femmes pour s'amuser en n'ayant qu'un seul foyer, qu'il aimait la femme que le prêtre avait béni.
Quand je vois mes parents qui sont en train de rendre des comptes, je leur crie : "S'il vous plaît, sortez-moi d'ici !, Je suis catholique, je ne dois pas être ici !"
A cet instant on a entendu une voix d'une douceur qui a rempli tout cet espace de paix. Les créatures sont parties. La voix me dit : "Très bien, si tu es catholique dis moi les commandements de la loi de Dieu"
Toute la vie de Gloria va être jugée selon les dix commandements. Elle va alors se rendre compte combien elle a été misérable de vivre sans les sacrements et sans Dieu.
Mais finalement, une grâce d'exception lui sera accordée et elle suppliera Jésus de lui pardonner et de lui accorder une autre chance. L'amour infini de Jésus, les prières d'intercession de ses parents, de la Sainte Vierge, des petits lui accorderont de pouvoir venir nous donner ce témoignage bouleversant.
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