Le 7 novembre 2014, le Pape François a déclaré « vénérable » Marthe Robin.
Le Sanctuaire de L’Ile-Bouchard se réjouit avec toute la grande famille de Foyers de Charité.
Plusieurs livres relatent une prophétie de Marthe Robin pour la France datant du 8 décembre 1947. Qu’en est-il ?
Réponse du site officiel de la postulation de sa cause de canonisation http://www.martherobin.com
Le 8 décembre 1947, le Père Finet entre dans la chambre de Marthe vers 8-9h du matin et lui dit :
« La France est foutue ! ».
Mais Marthe répond :
« Non, Père,
la Sainte Vierge va apparaître
et demander la prière
des petits enfants. »
Ce même jour, à 13h, la Vierge Marie est apparue à l’Île Bouchard et la première phrase de Marie a été :
« Dites aux petits enfants de prier pour la France qui en a grand besoin. »
La France se trouvait alors au bord de la guerre civile.
La prière de Marthe Robin pour la France du 15 octobre 1943
Cette prière circule beaucoup, mais avec des variantes. Par souci d’exactitude, une transcription de l’original, daté du 15 octobre 1943
« Ô Père, ô mon Dieu, délivrez, sauvez maintenant votre France ; préparez le cœur de ses enfants à la mission qu’ils vont avoir à accomplir pour elle, pour toutes les autres nations, pour l’Eglise tout entière.
Ô Père, ô mon Dieu, que le cœur de tous vos élus tressaille maintenant à votre appel, reconnaissant votre voix et votre commandement, votre invitation à agir ; conduisez-les, ô mon Dieu, chacun à sa place et chacun à sa mission et imposez-leur vous-même tout ce que vous voulez de chacun et de tous. Que rien ne soit l’effet de leur choix, ô mon Dieu, mais de votre unique désir, de votre unique volonté d’amour. Ô Maman chérie, ne les laissez ni s’égarer, ni se tromper. «
Ce que Marthe Robin a vraiment dit sur la France…
ENTRETIEN de janvier 2013 avec le Père Bernard Peyrous, Postulateur de la Cause de Béatification de Marthe Robin.
Existe-t-il une « prophétie » de Marthe Robin qui prédit l’avenir de notre pays ?
Actuellement, beaucoup de choses circulent, sur Internet ou ailleurs, au sujet de Marthe Robin qui aurait fait des « prophéties » sur la France. Selon ces rumeurs, ces soi-disant « prophéties » s’appliqueraient d’ailleurs à l’époque actuelle.
Comme Postulateur de sa Cause de Béatification, j’ai pu consulter l’ensemble des documents et des témoignages concernant sa vie. Je peux vous assurer qu’on ne peut pas dire que Marthe ait fait une « prophétie » sur l’avenir de la France. Bien sûr, elle avait des opinions sur notre pays. Mais elle a rappelé plusieurs fois qu’elle ne connaissait pas l’avenir. Et surtout qu’elle se plaçait dans une autre perspective concernant le futur…
Il vaut la peine d’aller voir ce qu’elle a dit, et de le situer dans l’ensemble de sa vie. Le danger serait de réduire la personnalité de Marthe à un ou deux slogans alors qu’elle est d’une richesse étonnante. On passerait alors à côté de l’essentiel.
Qu’est-ce que Marthe a vraiment dit sur la France ?
Marthe n’a jamais cherché à prédire l’avenir… encore moins celui de notre pays. Quand elle en parle, elle se place à une toute autre perspective.
On le sait bien, tous les sujets l’intéressaient. Au cours de l’un ou l’autre entretien avec ses visiteurs, Marthe a volontiers abordé la situation de la France au point de vue matériel, spirituel, économique ou social.
Même si elle évoque le sujet à différentes époques, ses propos reprennent à chaque fois le même schéma :
1/ la France passe ou va passer par un creuset,
2/ puis viendra son relèvement,
3/ et elle sera à nouveau la « fille aînée de l’Eglise ».
Marthe a tenu ces mêmes propos en 1936 avec le Père Finet, puis pendant la guerre, puis dans les années 1970, et sans doute à d’autres époques encore.
Cette observation montre que ces intuitions d’avenir de Marthe sur la France ne se situent pas dans le temps chronologique. Cela pourrait nous faire penser à la façon dont parlaient les prophètes de l’Ancien Testament…
Vous parlez de Marthe comme d’un « prophète », mais dans un sens différent de celui auquel on pense…
Si le prophète entrevoit des réalités d’avenir, il est souvent incapable de les situer sur une échelle chronologique et de dire si elles sont immédiates, proches, lointaines ou très lointaines… Un exemple l’illustre chez Marthe avec la « Pentecôte d’amour », que Marthe et le Père Finet ont d’abord attendue dans un futur immédiat, d’une année à l’autre, jusqu’à ce que Marthe comprenne qu’elle ne serait peut-être pas pour tout de suite. Nous tenons là, à notre avis, une clé pour comprendre la perspective de Marthe dans ses « intuitions d’avenir » sur la France. Nous nous égarerions à vouloir à tout prix les appliquer à l’histoire contemporaine. Marthe elle-même s’est peu à peu dégagée de ce schéma, comme le montre l’exemple de la Pentecôte d’amour. Elle s’est alors placée dans une autre perspective : « Sur l’avenir, où on essaie de l’interroger, écrivait Jean Guitton en 1958, on voit bien qu’elle ne cherche pas à prédire… elle se place à une sorte de perspective divine. »
Le dialogue que Jean Guitton retranscrit, dans son « Portrait de Marthe Robin » [NDLR: Ed. Grasset, p. 107] permet de mieux comprendre comment cette « perspective divine » oriente sa pensée, son offrande, et sa prière :
« Je me souviens lui avoir posé une dernière question : « Marthe, vous parlez d’une Pentecôte d’amour. Comment vous représentez-vous cette Pentecôte d’amour ? ».
Réponse de Marthe : « Oh ! Pas du tout sous une forme extraordinaire. Je la vois comme paisible, comme lente. Je pense qu’elle se fera petit à petit, peu à peu. Je pense même qu’elle a déjà commencé. Quant à l’avenir, vous savez qu’on me prête beaucoup d’idées sur l’avenir. Je ne sais rien, sauf une chose : que l’avenir c’est Jésus. »
Comment peut-on prier aujourd’hui pour notre pays ?
La France est un pays pour lequel on a beaucoup prié. Jusqu’en 1905 et la séparation des Églises et de l’État, on priait pour le roi, et plus tard pour la République. Après la défaite de 1940 et les années de colonisation, les Français ont eu du mal à se situer par rapport à la nation. Les chrétiens n’osaient plus prier pour la France de peur d’être taxés de nationalisme. Quand le 1er juin 1980, Jean-Paul II a lancé au Bourget : « France, fille aînée de l’Église, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? », on aurait pu attendre une réaction de l’Église catholique, imaginer des colloques… Rien ne s’est passé.
Aujourd’hui, les chrétiens renouent plus librement avec cette tradition. Depuis plusieurs années, des réseaux évangéliques et catholiques invitent à prier et à jeûner pour le réveil spirituel de la France, et le petit sanctuaire de L’Île-Bouchard (Indre- et-Loire), où les prières pour la famille et pour la France sont liées, attire plus de monde que jamais.
Lors de la dernière élection présidentielle de 2012, le désir de prier pour la France a pris une ampleur nouvelle. Des chrétiens, qui redoutaient une perte de substance de ce qu’est la France, se sont tournés vers Dieu. Les propositions de loi qui touchent à des matières sensibles, comme la question de l’identité sexuelle, ont ensuite accéléré le mouvement. Les chrétiens qui croient que le bras de Dieu n’est pas raccourci lui demandent d’aider notre pays, les hommes politiques et chaque composante de la population. Longtemps nous avons vécu sur une théologie de la Providence. Après la Seconde Guerre mondiale, elle a été remplacée par une théologie de l’absence de Dieu, née dans le judaïsme après la Shoah. Aujourd’hui, nous redécouvrons une théologie de la présence de Dieu, au milieu des hommes. Et avec une sorte de bon sens, les chrétiens se tournent vers lui.
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