Nous ne saurons jamais si Aïn Karem est bien le village de Jean Baptiste et de sa famille, qui était vers le haut pays, dans une ville de Juda, nous dit Luc (1, 39). Mais c’est dans ce village d’Aïn Karem, Iové au creux d’un vallon, à sept kilometres à l’ouest de Jérusalem, que la tradition a conservé Ie souvenir de Jean Baptiste et, de ce fait, de la Visitation. Le Protévangile de Jacques (IIe S.) raconte comment, lors du massacre des saints innocents, Elisabeth trouva refuge avec son enfant dans une faille de rocher. Les chrétiens des premiers siècles commencèrent à vénérer, dans l’une de ces collines, une grotte qui, au IVe siècle, a été aménagée en chapelle. Par la suite on a évoqué au même endroit la Visitation.
Aïn Karem, dont le nom signifie Ia "source de la vigne", est le cadre rêvé pour lire Ie texte de la Visitation. On y devine Marie, parcourant au printemps ces chemins bordés d’amandiers en fleurs, s’arrêtant à la source un instant avant d’entreprendre la dernière et rude montée ; deux femmes qui s’accueillent, qui s’embrassent ; Ia rencontre, émouvante, ô combien ! de deux enfants, et le petit Jean Baptiste dansant de joie dans Ie sein de sa mère à l’approche de son Seigneur. Si nous pouvions aller à la rencontre des autres, comme Marie, en Iaissant Jésus agir en nous, alors sa secrète présence transfigurerait l’instant, et chaque rencontre deviendrait Visitation.
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